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"[...] Aux moyens de la performance, de la vidéo et de l'écrit, Mélanie Joseph poursuit une exploration critique des rapports de domination liés à la notion de genre. Elle condense, par des situations précises mais paroxystiques qui sont de véritables rites ou des épures de scène, toute la violence contenue dans sa condition de femme et dans les rapports de couple. La plupart de ses dispositifs vidéos sont des prises à partie frontales mettant le spectateur dans une position de face-à-face. Ses interrogations sont appuyées par des investigations théoriques donnant lieu à des conférences qui sont des performances. Son travail artistique englobe la dimension de la recherche.

Dès ses premières vidéos, l'attention était portée sur des gestes marquants métonymiques d'un type de rapports et identifiant un genre. Il y a donc cette mémoire du geste signifiant souvent détaché de son contexte pour en intensifier la violence et la valeur symbolique. Il y a aussi le trouble : celui de ressentir en soi une séparation causée par une blessure ou un handicap : comment entendre l'écho de sa propre voix quand on est mal entendante ? Les images peuvent-elles traduire ce qui nous parvient du monde dans le silence ? Comment ressentir la totalité du monde à travers des systèmes de traduction où résonne le manque ?

Ce qui m'a étonné chez Mélanie Joseph, c'est l'énergie et la volonté de mener son œuvre comme un combat, pas une cause ni du militantisme : un affrontement avec des limites sur lesquelles pousser avec force. Le deuxième étonnement a résidé dans la sûreté de ses moyens plastiques : conscience des enjeux de l'outil vidéo, économie du cadre, épure d'une théâtralité concentrée sur des éléments saillants et éloquents. [...] "

                                                                                        Frédéric Valabrègue

Vit et Travaille à Marseille.

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